Les nuits cinématographiques du festival international de Carthage représentent une action culturelle judicieuse à ancrer définitivement. Tant elles permettent au public de vivre des moments festifs exceptionnels favorisant la communion et la transmission de l’amour du cinéma.
Vers la fin des années 80, le Festival international de Carthage a pris l’initiative de proposer à son public, dans la foulée de son programme de spectacles, «Les nuits cinématographiques à Carthage» où de nouveaux films du cinéma mondial sont projetés durant une dizaine de jours. Cette initiative des plus judicieuses a fait tache d’huile, puisque d’autres festivals dont notamment Hammamet l’ont adoptée.
Cette célébration du cinéma en plein air a fait le bonheur du grand public et des cinéphiles qui affectionnent la vision des films dans une ambiance décontractée et bon enfant.
«Les nuits du cinéma» représentent pour les spectateurs des moments festifs exceptionnels favorisant cette communion tant recherchée et désirée. Mieux, ces séances de cinéma permettent de resserrer les liens entre le public et le 7e art, en pleine saison estivale, au moment où les salles obscures sont fermées ou désertées. En témoigne, d’ailleurs, l’affluence du public qui envahit à chaque projection les gradins et on se rappelle que lors de la projection en 1997 de «Titanic» de James Cameron ,interprété par Leonardo Di Caprio et Kate Winslet, le Théâtre de Carthage était plein comme un œuf. Bref, les nuits cinématographiques ont eu tellement de succès que plusieurs producteurs et réalisateurs tunisiens, séduits par le phénomène, n’avaient pas hésité à projeter leurs nouveaux films en avant-première à Carthage ou à Hammamet.
Un avant-goût
Par ailleurs,ces programmes de cinéma donnaient un avant-goût au public de la teneur de la saison cinématographique suivante. Le bouche-à-oreille fonctionnant à merveille permettait, également, de déceler les futurs succès du box-office dans nos murs.
Toutefois, cette action, hélas, n’est pas des plus régulières, la dernière en date ayant eu lieu en 2017. On peut se demander, alors, pourquoi ne pas la rendre plus ponctuelle en ancrant carrément la tradition.
Et les options pour un beau programme de cinéma ne manquent pas. Il s’agit soit d’opter pour la projection de nouveaux films en collaboration avec les distributeurs de la place, soit de concocter un programme autour de thèmes spécifiques ou de rendre hommage à des réalisateurs en particulier ou encore à une cinématographie spécifique entre arabe, européenne, asiatique et américaine. Cela, en coopération avec le ministère des Affaires culturelles et les centres culturels étrangers.
On pourrait, également, concocter un programme célébrant un genre cinématographique en particulier entre western, drame, science fiction, thriller, romance, historique, fantastique, action et autres.
Les idées et les choix sont légion et le tour est jouable, tant il s’agit de perpétuer la tradition de ces nuits cinématographiques dans nos festivals. Cela, encore et toujours, dans le but de transmettre l’amour du cinéma au plus grand nombre, de favoriser la découverte et de créer des moments de communion cinématographique dans les espaces de plein air où le public est plus réceptif et réactif. Ailleurs, sous d’autres cieux, plusieurs festivals proposent à leur public des séances de cinéma en plein air dans le but de favoriser la découverte de nouveaux films ou de genres populaires. Et plusieurs villes profitent de la saison estivale pour programmer des nuits cinématographiques en plein air au sein de plusieurs quartiers dans un cadre d’animation, de divertissement et de transmission de l’amour du cinéma et d’ancrage de la pratique culturelle. Voilà une action de célébration du 7e art au sein de nos quartiers, qui mérite d’être initiée. A méditer.